Sœur Paësie est religieuse française d’abord chez les sœurs de Mère Teresa. Elle est arrivée en Haïti en 1999. Comme les autres religieuses, elle a soigné les petits, les adultes, elle a permis l’adoption d’enfants par des familles françaises. Dès 2010, un second appel germe dans son cœur : « annoncer Jésus aux enfants d’Haïti ».
Poussée par l’Esprit, en 2017, elle fonde la communauté religieuse « Famille Kizito » pour protéger les enfants des dangers de la rue et les amener au cœur de Jésus.
Les enfants arrivent de plus en plus nombreux. Elle crée des écoles, des foyers de vie appelés foyers Marcel Van, des camps d’été, des centres de catéchisme et organise la préparation aux sacrements. Elle donne à manger à ces enfants. Aujourd’hui, 2000 enfants sont attachés à la Famille Kizito en Haïti. Une centaine de personnes travaillent auprès de ces enfants et jeunes. Très tôt, les jeunes deviennent à leur tour catéchiste ou animateur ou encore enseignant.
Malgré la violence dans les rues et le bidonville, malgré l’état d’insalubrité et l’épidémie du choléra, elle poursuit sa mission, confiante en Dieu.
En octobre, elle est venue en France et en particulier dans notre diocèse de Cambrai. Elle a rencontré des enfants, des jeunes dans des établissements scolaires, des jeunes qui ont été adoptés et vivent en France, des adultes, des religieuses, notre évêque : lycées Dampierre, Notre-Dame à Valenciennes, Instituions Jean-Paul II à Denain, étudiants et jeunes professionnels de Valenciennes, des Ursulines et les Carmélites de St Saulve, les paroissiens de Notre-Dame du St Cordon, des mamans qui se réunissent pour dire la prière des mères, des enseignants, Mgr Vincent Dollmann et Mgr Denis Lecompte qui a fait une visite commentée de la cathédrale Notre-Dame de Grâce.
A chaque fois, elle témoigne de la vie à Cité Soleil, de la misère matérielle inimaginable : la route la pire de Valenciennes serait là-bas une autoroute ! Mais elle témoigne aussi de la foi, de la confiance des Haïtiens en Dieu : en créole : « Dieu connait » en français, « Dieu sait ce qu’il fait ». « En Haïti, je n’ai jamais vu de suicide ni de personnes dépressives : ils se réjouissent d’être en vie, chaque jour ». Elle ajoute : « Dieu n’autorise pas une épreuve sans donner la grâce de la traverser ; dans le moment présent, pas à l’avance ». Elle nous invite à dépasser nos querelles : « Il faut passer outre les disputes, il y a urgence pour la mission ». Elle nous incite à aller rendre visite aux personnes âgées : « Pourquoi aller évangéliser dans les rues alors qu’il y a tant à faire dans les maisons de retraite ? Les enfants sont à catéchiser, ils sont au début de leur vie. Pour les personnes âgées, c’est leur dernière ligne droite avant le grand passage, c’est urgent de les évangéliser ! »
Elle nous invite aussi à croire : « Je sens la présence de Dieu dans le moment présent. Je suis invitée à faire confiance, vraiment, à croire qu’Il est vraiment présent. » et « les Chrétiens doivent être vrais ».
En France, une association a été créée. Elle œuvre pour récolter de l’argent pour aider financièrement les activités en Haïti : 15€ permettent de nourrir un enfant pour un mois. L’association œuvre dans le même sens : en France, il est urgent de protéger les enfants et les jeunes des dangers d’internet et de l’indifférence à Jésus. Des chaines de prière se mettent en place, elles sont appelées à être plus nombreuses pour demander à Dieu d’agir dans la vie des enfants et des jeunes : « Donner Jésus est une arme de vie contre toute sorte d’attaques. »
Pour en savoir plus : www.famillekizito.org
Article de Anne-Pascale Maquinghen